Les mouches du temps

“Time flies like an arrow” qui devient “Les mouches du temps aiment une flèche” sous la folle machine à traduire de Google, cette très médiocre traduction robotisée me fait toujours autant rigoler. Mais dernièrement j’avoue que je ne ris plus, je suis inquiet, je ne suis plus sûr de rien. Le temps avance-t-il encore dans la grisaille de novembre?

J’en doute, honnêtement. Le premier, je trouvais déjà ça long. Il me semble que ça ne finit plus de finir. Oui mais pourquoi?  Oui mais parce que.

Les journées sont longues au bureau à ne faire à peu près rien et quand on s’occupe à ne rien faire, on ne sait jamais vraiment quand on a fini et ça vient long. Les choses ne bougent plus, les projets stagnent, c’est dans la normalité des cycles particuliers de mes affaires. Et quand je sors du bureau, la noirceur est déjà là. Et le Canadien tourne en rond tout le temps, tout le temps. Si je ferme les yeux et la télé, je vous jure que j’entends chanter des criquets, malgré le froid.

Alors j’ai organisé une petite expérience scientifique pour essayer de me convaincre (et vous chers lecteurs) que le temps avance encore et toujours. Pour me rassurer que ma vie ne sera plus désormais qu’un éternel novembre, un jour de la marmotte froid avec à peu près pas de soleil.

Et je ne voulais rien laisser au hasard, à la libre interprétation de tout le monde et de sa soeur. Alors j’ai utilisé une méthode empirique. En termes scientifiques, empirique signifie qui ne s’appuie que sur l’expérience et pas nécessairement en déployant une batterie d’instruments scientifiques scrupuleusement calibrés, choses que je n’avais pas sous la main de toutes façons. En utilisant cette approche, il n’est plus question uniquement de ma vague et très personnelle impression que le temps stagne, plus question de matériel strictement anecdotique, ce qui est rarement considéré comme une donnée valable pour les scientifiques sérieux. Alors voici quelques clichés marquant les jalons de mon expérience empirique.

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Même s’il m’a fallu me rabattre sur un bien étrange laboratoire et un bien curieux attirail pour parvenir à le démontrer, me voici heureux de conclure devant vos yeux ébaubis que le temps passe encore et toujours, effectivement, et ça me rassure un peu.

En même temps, ça me ramène une autre source d’angoisse, pire peut-être. Demain arrivera donc le 1er décembre et je n’aurai plus d’excuses à donner à ma douce pour remettre à plus tard l’éternel déploiement des foutues gugusses de Noël.

J’ai bien peur de devoir échapper un petit pipi de joie.

Flying Bum

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