Dans l’eau de là

Un poisson peint pour toi
Un mot écrit dans le désarroi
Bleu de Prusse tout éclat
Quelques vers au crayon de bois

Je t’écris un poisson arlequin
Je te peins trois alexandrins

Quand la lune vient inspirer
À la marée de se ramener
L’écume embrouille la frontière
Entre grève et eaux claires

Les pierres s’alanguissent
Sous la caresse des flots
Sur le sable dans un tango
Des sternes tracent des caprices

Je t’écris aussi la rivière
Je te peins deux-trois prières

La nuit par le moustiquaire
J’entends le poisson sautant
Et à l’eau comme une pierre
Éclabousser en replongeant

Comme un petit astronaute
Quitte son monde un moment
Pour entrapercevoir le nôtre
De nos rêves un menu fragment

Je t’écris tout mon bleu de Prusse
Et je te peins le plus beau sanctus

Quand le matin vient inspirer
À ta lumière de se ramener
L’astre embrouille ma paupière
D’encre bleue et d’eau claire

 


Flying Bum

New_pieds_ailés_pitonVert

En couverture : Van Lanigh, Etretat 2.0, détail.

8 réflexions sur “Dans l’eau de là

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