Grève bleue

Comme la sirène un jour rêvée

Lascive sur un lointain rocher

Une mer se déverse sous ses yeux

Une rivière s’affole entre nous deux.

Si je lui lançais mes plus beaux galets

Bondir sur le sommet des remous

À mi-chemin s’y perdraient à jamais

Dans le tumulte des courants fous.

Sur un batelet de fortune

Je m’embarquerais hardiment

Sans commisération aucune

Le roc cruel percerait son flanc.

Si je plongeais tête première

Des beaux galets plein mon sac

La rivière se ferait démoniaque

M’inviterait à l’ultime prière.

Je tournerais le dos au grand remous

Elle verrait sa morsure dans mon cou.

Sur sa rive elle se languirait

Adieu tous les beaux galets.

Comme on dépose les armes

J’irais les offrir à l’humus des bois.

Sur la grève d’une rivière de larmes

Vaincu, je ne reviendrais pas.

Flying Bum

New_pieds_ailés_pitonMauve

2 réflexions sur “Grève bleue

  1. Et les coeurs qui vagabondent
    partout, encore
    parce que les natures sont belles
    et les rivières du désir
    même ivres et amputées
    y restent infatigables
    contre les écueils et les chutes

    Et tout ce temps le vent
    disperse nos histoires
    nos rires et nos bons coups
    nos peines et nos déboires

    La vie qui nous rêve peut-être
    à coups de pied et de galets
    de valses d’écume et d’orange
    dans le grand désordre toujours
    celui des courants fous

    Tourelou l’ami.
    Et belle suite d’orange doré
    sur un doux samedi d’automne.

    Aimé par 1 personne

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