Radio macaroni

Elle

Suspendue à un fil
n’appartenait à rien
ni à personne
mais rêvait à l’homme qui
allume de ces nuits

Comprenez ça,
elle n’existe pas
ni le château
aux longs rideaux
dans l’eau

Vous devinez
que cette histoire
est triste à boire

Que tous les mots
tous ces beaux mots
je les ai volés à bien des bozos

Les mots qui nous hantent
pour un instant de folie
et ceux qui disparaissent
dans l’oubli

Jusqu’à vous mes amours passées
pour ne jamais vous oublier
car on finit toujours par effacer
le nom de ceux qu’on a juré d’aimer

J’sais pas si c’est moé
qui est trop p’tit
p’t-être ben qu’le vent m’emporte

J’ai l’goût de m’en aller quelqu’part
j’voudrais sacrer l’camp
plus ça va, plus ça devient mort
c’tait plus beau avant

J’ai mis des ailes à mes bretelles
un stéréo dans mon cerveau.
J’ai l’univers dans ma cuillère…

Je fumerais du pot
je boirais de la bière

Mais

Je dois retourner vers le nord
L’un de mes frères m’y attend.

C’est là que je m’r’trouverai tout nu
le jour où moi, j’en pourrai pu

J’ai laissé mon jeu d’aquarelle
sous le banc de bois

J’peux pas faire autrement
ça m’fait d’la peine
on vit rien qu’au printemps,
l’printemps dure pas longtemps.

Elle
c’est un loup, une tourterelle
c’est un animal étonnant
elle

A s’parfume à térébenthine

Une fine odeur subtilissime
que le vent cache dans l’if
le sapinage et les épines
aussi fine que le souffle
de deux ailes d’abeille
qui monte aux narines
et que ravi on découvre
si
on cherche vraiment
si
on ferme les yeux
si
on s’aiguise le nez
assez pointu
assez longtemps

si aussi
on se meurt d’elle

tout le temps

Temps

Dans le lit défait
Des rivières fatiguées

Tout l’monde est malheureux tout l’temps

Tout l’temps.


Flying Bum

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Merci (pas nécessairement dans l’ordre, amusez-vous à les démêler) à Charles Aznavour, Lucien Francoeur, Pierre Flynn, Jean-Pierre Ferland, Diane Tell, Robert Charlebois, Francine Raymond, Félix Leclerc, Plume Latraverse, Pierre Harel, Claude Dubois, Paul Piché, Didier Barbelivien, Gilles Vigneault. Quelques italiques à moi.

7 réflexions sur “Radio macaroni

  1. Oh la la y a du bien beau monde dans cette histoire qu’on pourrait se repasser en mettant un vieux vinyl “quand les hommes vivront d’amour” ou “bien sûr il y a les guerres d’Irlande… “ se repasser sans faux plis, tout neuf dans l’air léger aller !

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  2. Beau flash. Et quelle belle langue, oui.
    Sans elle… où trouverait-on les lits défaits des rivières fatiguées…
    et ce lieu dont on ne viendra jamais à bout – où verser une part
    de l’amour qu’il nous reste…
    Merci, Luc, pour cet hommage en courtepointe.

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