Aller-simple pour nulle part où aller
Laissez-passer gravé sur un trésor oublié,
Poches bombées de cailloux jalousement choisis
Carnets de mots doux mon enfance fossilisée
À la barre des mes jours impunis
Ténu baluchon d’un ciel court et avare
Un lit défait mer calme en une piaule perdue
De mille automnes au coeur suspendus
De mes mains ballotantes sur un quai de gare
Adieux tremblants spasmes sans muscles ni corps
Ma piste défoncée dans le dense tissage des aulnes
La palme écrasante de mes pieds nus la verte mousse violée
Dans l’orée sublime par-devant si le temps attendait arrêté
Agitant ses pieds de grue sous un ardent soleil jaune
Sans cri sans douleur à la danse de ton corps retrouvée
Mais un octobre trop pressé saute en fou sur l’hiver
Deux lièvres encore gris d’effroi sur la blancheur précipités
Un vent fou court s’empaler aux branches dénudées
Vole et virevolte mon corps déporté éphémère
Tes tristes poussières éparpillées souffle au diable vert
Je sème à tout ce vent fou mes beaux cailloux chamoirés
Débusquant gélinotte et hibou qui emportent à grandes becquées
Nos mémoires nos amours le chemin du retour
Je marche à la poste restante des meilleurs jours
Déposer la paire d’elle qui poussait à mes pieds
Sur mes genoux à la douane ultime revendiquent
Mes pieds meurtris la grâce le repos l’asile poétique.
Flying Bum