L’été porté disparu le ciel à jamais se perd en caprices
N’y voleront plus mille cerfs-volants Sunkist
Le bonhomme pinotte a pris son trou
Mort de faim pauvre guenillou
Déserte de ses enfants
La rue un néant
Un serpent géant
Couleuvre des yeux d’enfant
Paradis de bleuets à perte de vue
Le monde entier ramassé en deux bouts de rues
Une jeune polonaise blonde qui fuit le gros méchant loup
D’une armée de fourmis rouges assailli mon frère qui court partout
Mais encore la fatale saison venue mourir bien avant que de commencer
Emportant avec elle la maisonnée, mes plans et toutes mes clés
Du même souffle belles russes, rousses, polonaises
Pliée au fond du pire des bagages ma génèse
La proue de l’esquif aux cruels vents
Sombres droit devant
Sur le toît brûlant
Juchés aux hangars d’antan
Kermesses des grands jours doux
À grandes bouffées de marocain fou
Le melon d’eau frais sur nos joues ne rejaillisse
Sans fin les potes échafaudent et les filles s’alanguissent
Samares et akènes plumeux triste neige du solstice
Carré de sable et plan d’eau claire avilissent
Souvenirs doux s’y terrent en-dessous
Une guigne venue on ne sait d’où
De là derrière ni du devant
Le génie reste en plan
Vile bête de Satan
Sans fin me suce les sangs
L’esprit béat là ou s’endorment les fous
Divise les hostas multiplie les fleurs de coucou
Il me reste aussi de l’été ses éternelles pâtures à tondre
De l’aube à ses crépuscules tardifs en mémoire s’y morfondre
Flying Bum