Écoute,
Perdu dans ma propre tête
Dehors le pire capharnaüm
Mon bain comme un jardin détraqué
Mon banc un plan pour s’évader
J’implore une toute menue force en moi
Qui se tiendrait prête
Au moins pour me rendre
Pisser sur une flambe d’eau
Chier des baies de sureau
Traverser le bois jusqu’aux barbelés
Jouer de la flûte aux vaches
Ou t’appeler dans la brise folache
Écoute,
Tu sais que les choses le long des périples
Ne sont que l’ombre de ces mêmes choses
Le temps les tire et les pousse
Avec lui en tous sens insensés
On ne peut qu’y marcher le temps qu’elles sont là
Ailleurs et ici et là parfois
Si leur présence existait
Comme on sent un baiser venir
Il faudrait fermer les yeux
Pour enfin les voir
Vraiment être là
Et personne ne te croirait
Écoute,
L’un contre l’autre
Nous sommes nichés
Contre la courbe la plus pentue
De la route qui s’en va où
La promesse n’est jamais venue
Appuyés sur le vide
À s’échanger des diamants bruts
Contre des bijoux taillés dans l’os
De nos bras cassés
Et nos rêves fracturés
À l’ombre d’un frêne
Le coeur rongé par l’agrile
Et dans la lumière de cinq heures
Tu fronces des sourcils
Que je n’ai jamais vus
Qui ne m’ont jamais cru
Écoute,
Perdu dans ma propre tête
Une mappemonde sans mots
Et la chatte n’y trouve plus ses petits
Une mère ses marmots
J’ai jadis mouillé un lit moi aussi
Et je repisserai un jour bientôt
Des mers de chinon et de merlot
Dans un amer lit de mer lasse
De lac ou de ruisseau
Voir couler les heures
À espérer encore une peau
Une pêche ou un radeau
Rentré de son odyssée d’un matin
Écoute,
J’entends toujours le chant des mots
Et les grands coups de sabot
D’un troupeau de têtes heureuses
À voir tant de choses passées
Siffler un refrain de lendemains
Et la force menue en moi sera prête
Je courrai nu à travers les framboises et les mûres
Drapé des plus beaux mauves de l’arc-en-ciel
Cherchez en vain où je les aurai puisés
Que le rouge de mon pauvre sang
De vin mauvi pour toi encore plus beau
Même qu’un rose matin d’avril
Flying Bum
Un bien beau texte qui me rappelle les premières fois où gamin j’ai entendu Félix Leclerc… Quelque chose de sauvage et sombre portée par sa voix chaude et sa guitare tzigane
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Arrête, c’est de l’un de nos dieux dont tu parles. La vanité va m’exploser dans le ventre.
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Cette chanson passage de l’outarde particulièrement
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J’en lirais cent, et jusqu’à mille.
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Merci, Caroline. Bonne journée.
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