Être que le temps sèvre
achèvera et mettra en bière
quelque part où cette terre
rencontrera nos lèvres
Nos gorges seront le refuge
de langages oubliés parfois
d’un déluge de transfuges
piètre aloi et quant à soi
Nos mains ne se frôlent qu’à peine
sous la lumière vacillante
d’une lampe mourante
la flamme en vain s’y démène
Se rappeler à toi, à moi
se soufflant sur les joues
de bien tristes alhamdilillah
quelques bons vieux tidilidam-tidilidou
Soufflées au cou d’un bouleau
à genoux nos prières adressées
prieront à leur tour pour nous idiots
dans le vent d’un novembre gelé
Toute trace de chaque pas
sur la terre de nos mères
sera la même invocation
à bas désespérance à bas
Nos pieds seront les saints
nos yeux les seuls témoins
pour celui qui aura espéré en vain
retrouver tous les siens
Nous aimons déjà tout ce qui fût
perdu avant qu’on ne le perde
nos oreilles auront tout entendu
les sous-merdes des claque-merdes
Que nous restera-t-il à apporter
en gage sur vos tables de repus
que vous n’ayez déjà au long mâché
sucé pompé le dernier du dernier jus
Nous sommes déjà les falaises
des fantômes qui dominent la mer
nos vrilles déjà accrochées balèzes
aux pics de roc dressés contre l’éphémère
Ce qui nous aura rendu ivres
forcé à continuer d’écouter
un monde à même nos cœurs façonné
mais incapables d’y survivre
Comme la femme venue avant nous
nous aurons su allaiter tout comme elle
envers et contre tous nos courroux
une terre durcie repoussera nos mamelles
Nous gémirons en réclamant au ciel
une récompense inutile et triste
au nom des damoiseaux demoiselles
qui nous égarent derrière leur piste
Nous leur crierons toute la joie
l’espérance à très petites doses
rien d’autre à nous-mêmes ici bas
et des mots sur toutes ces choses
amour
mère, père
frère, soeur
fils
filles
étoiles
vétilles
poussière.
Flying Bum
et l’envol
et le souffle
je prends ce qu’il faut des grandes eaux
m’ébroue un peu
et marche plus vivante
◊
de ces pages que je laisse ouvertes
pour mieux y revenir
le temps de quelques heures
ou quelques jours peut-être
◊
merci pour la passion
et ton amour des mots
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Merci Caroline, bonne journée !
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Merci pour « toutes ces choses » et leurs mots, Luc!
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Merci pour les tiens. Bonne soirée.
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Nous voilà dans des préoccupations bien similaires. Beau texte fort.
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La plus inévitable des préoccupations, en effet. Merci !
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