Zone inhumaine inhabitée
à l’immobilité effrayante
dans cet enclos vert figé
ce doux silence qui me hante
Partis pour la froide saison
piqueurs suceurs de sang féroces
rejoignent en enfer les démons
et ma chair nue invitent à la noce
Les bêtes n’y sont qui des sons
qui une piste, une déjection
dans mon immense jardin
imperceptibles à l’oeil humain
Un visage invisible fait de même
se laisse deviner au matin blême
dans les brumes qui volent bas
dans les dernières effluves des bois
Mon esprit cherche ses contours
ma main ses courbures ses atours
et le reste d’elle dans mes pensées
qui viennent défier les vents glacés
Sa robe aux teintes de miel
au sol nourrit la prochaine saison
ses bras nus tendus vers le ciel
le chêne attrape un premier frisson
Deux à deux sur lui ligotées
dos à dos attachées bien serrées
mes espoirs et mes peurs
mes passions et mes frayeurs
À l’hiver qui vient abandonnées
affamées aux quatre vents
alors les bêtes curieuses viendront
danser pour l’oeil du moribond
Leur ballet me parlera d’elle
et les noeuds d’un vieil orme
à son visage prêteront forme
viendront me dire comme elle est belle
Museaux glacials dernières caresses
carnassières et ultimes maîtresses
à grandes et profondes becquées
à l’aube bleue viennent festoyer.
Flying Bum
Sur un plancher de neige belle,
sa blancheur sans bavures.
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