Le grand remous

Un stupide bois d’épaveLC_2-enfants_G

Plusieurs voient dans les bois d’épave des formes évocatrices qui d’un visage qui d’un oiseau et quoi d’autre encore. A-t-il été formé aux caprices d’une longue dérive en rivière ou d’un long séjour dans des eaux tranquilles et froides, toujours est-il qu’on peut voir l’oeuvre de la main humaine dans le façonnage de celui-ci. La nature ne pose pas quatre pattes coupées bien droites aux bois d’épave, c’est bien connu.

Étrange tout de même les choses que l’on conserve au fil des années. Compte tenu de toutes les fois où l’on est appelé à déménager nos pénates, de tous les triages que l’on fait qui emportent vers l’oubli des lots de peccadilles abandonnées derrière soi. Probablement parce que ce bois d’épave est spécial, parce qu’il incarne sûrement de précieuses mémoires, il a gagné le privilège de survivre à toutes ces vagues successives, à tous ces grands remous.

Il existe un endroit dans la vallée de la rivière Gatineau jadis fréquenté par les autochtones et qu’ils avaient baptisé Obémiticwang signifiant les eaux agitées, le grand remous. Squatté au temps de la colonisation par des blancs sans titres ni papiers et alors connu comme l’établissement de Baskatong, il a été inondé en 1927 lorsqu’un barrage fut érigé sur la rivière. Le barrage Mercier donna naissance au réservoir qui prit le nom de Baskatong. On déménagea par morceaux la petite chapelle du village, son cimetière et les quelques biens que l’on put récupérer vers un site plus loin en aval qui sera connu sous le nom de village Sicotte.

Grand-remous

En 1973, la société de toponymie reprit ses esprits et révisa heureusement son nom pour le rebaptiser municipalité du Grand-Remous.

Printemps 1973

Ils avaient à peine seize ans, presque treize ans encore. Une destinée ingrate avait fait d’eux des adultes avant le temps, forcés de s’assumer. En ces temps pourtant pas si lointains, on abandonnait des enfants. La DPJ n’existait pas et les familles devaient imiter la marâtre de la petite Aurore l’enfant martyre avant que quiconque ne bronche.

Ils louaient chacun leur petit studio chichement meublé dans des sous-sols sombres, sous de tristes triplex de Rosemont. Ils chérissaient la moindre des choses qu’ils y possédaient parce que ces lieux et ces objets constituaient le plus précieux de leur bien, le repère de leur liberté.

Elle lui est apparue au hasard des toiles d’amis communs qui étaient tissées plutôt larges dans ces années-là. Elle était racée et passionnée et belle comme ses seize ans. Avec trente sous de guenilles des disciples d’Emmaüs sur le dos, elle avait le don de se faire aussi glamoureuse que les plus belles actrices françaises. Comme lui, elle avait été parmi les bols dans un système scolaire mal adapté à toutes les formes de différence et malgré tout cet esprit, ils avaient dû lever leurs fessiers à regret des bancs d’école et devaient tous deux compter sur divers petits boulots pour avancer. Ils compensaient un train de vie famélique par une vie sociale et culturelle intense. Il était plutôt agile de ses mains, habile de la plume et artiste en modeste devenir. Elle aimait le cinéma français, Lelouch, Truffault même Tati mais aussi Bergman, Fellini. Lui vénérait Woody Allen, Sam Peckinpah, Kubrick, boys will be boys comme disent les chinois. Ils couraient ensemble les ciné-clubs pas chers qui étaient légion à l’époque. Leurs petits appartements servaient de lieu de rencontre pour une faune à l’avenant toujours prête à refaire le monde de bord en bord autour d’un pichet et convaincue que de s’éclater à fond accélérait leur plan.

La première fois qu’il entendit le mot féminisme, ça sortait de sa bouche à elle. Un concept qu’il accepta sans heurts tellement cela lui semblait couler de source. Et entre eux c’était comme ça, tout égal, partagé et assumé, deux lurons, deux potes. Leur condition semblant calquée l’une sur l’autre, leur solidarité devint vite complicité. L’époque suivait tout juste la période hippie et portait encore l’essentiel de ses valeurs. Il leur arrivait souvent de mettre en commun quelques sous pour étirer leurs budgets d’épicerie et colorer un peu leur gris menu ou pour s’offrir quelque drogue à la mode histoire de se barbouiller la gueule un peu.

Une soirée chaude de ce printemps 1973, c’était écrit dans le ciel en énormes lettres de feu, et comme dans son Abitibi natale à lui, une étincelle tombée d’on ne sait où vint embraser leur chair juvénile et déclencher un véritable feu de forêt, une frénétique passion dévorante.

pontSur la route 11, aujourd’hui la 117, immédiatement au nord du pont du Grand-Remous se trouvait à l’époque le relais des autobus Voyageur qui faisaient entre autres le trajet Montréal-Val d’Or. Les correspondances vers Maniwaki, Buckingham et Hull se faisaient là. Un petit édifice sans classe campé sur la seule surface asphaltée à des milles à la ronde, hormis la 11. Un restaurant bigarré, meublé avec trop de vinyle turquoise, de métal luisant et de néons à la lumière agressante, crue et bleutée. Le lieu pouvait passer du calme absolu à l’agitation la plus totale lorsqu’un ou deux autocars déversaient là une horde de voyageurs affamés à la vessie débordante et pouvait retrouver son calme malaisant aussitôt les voyageurs rembarqués.

C’était là la seule et unique halte lorsqu’on faisait le trajet express de nuit entre Montréal et Val d’Or. Au bout du stationnement, du haut d’un petit ravin, on pouvait admirer le grand remous s’agiter dans toute sa puissance et son grondement montait enterrer le bruit des diésels des autocars restés en marche.

Été 1973

Comme dans la chanson, un dimanche au soir, ils étaient partis en pèlerinage à Châteauguay. Les pieds pendants au bout du quai elle lui avait longuement raconté son enfance en ces lieux, puis marché avec lui en ces endroits qu’elle avait chéris; elle avait partagé avec lui tous les bouts de son histoire qu’il ne connaissait pas encore. En revanche, le vendredi soir suivant, il passait la prendre après son petit boulot de vendeuse au Laura Secord de la rue Masson pour l’amener à Val d’Or lui faire connaître son bout d’histoire à lui. Écoeurée depuis longtemps du riche chocolat de Laura, elle avait piqué une bonne quantité de pistaches vertes trop salées et un bloc de tire-éponge plus gros que deux livres de beurre une par-dessus l’autre, un petit en-cas pour la route. Lui, avait mis la main sur deux petits morceaux de papier-buvard jaune d’un demi-pouce carré avec une belle petite grenouille bleue malhabilement estampée dessus. Une petite goutte de LSD formait un cerne à peine perceptible en leur centre. Ils se sont bien retenus de consommer quoi que ce soit avant Sainte-Agathe, là où finisssait l’autoroute à l’époque.

Ce n’est qu’après Mont-Laurier, juste un peu avant le pont du Grand-Remous, couverts de miettes de  sucre roux et d’écales de pistache, le coeur au bord de la gueule, qu’ils ont réalisé qu’ils venaient vraisemblablement de pénétrer dans la quatrième dimension. Si l’autocar ne s’était pas arrêté là, ils se seraient probablement jetés en bas.

L’air frais de la nuit leur fit le plus grand bien. Le sol soudainement stable sous leurs pieds aussi. Ils approchèrent du petit édifice à l’architecture douteuse et se collèrent le nez contre sa vitrine un moment. Impossible pour elle d’entrer là-dedans, un mélange de paranoïa et de dégoût bien ressentis l’habitait et il respectait toujours ses moindres scrupules. Ils marchèrent donc un bon moment à l’air libre puis furent irrésistiblement attirés par le grondement du grand remous. Faisant fi du pannonceau les mettant en garde et mûs par une sévère envie de se vider la vessie, ils entreprirent de descendre prudemment le petit ravin et de s’approcher de la grève plus bas.

La lune transformait en pépites de lumière les éclaboussures du puissant remous avant de les relancer sans pitié dans les eaux noires de la Gatineau et l’embrun venait se déposer comme un baume sur leurs joues crispées et endolories par l’acide. Elle s’écrasa sur son séant jupe relevée et slip aux genoux et elle urina royalement en s’émerveillant de la scène. En revenant vers lui, plus bas assis sur un rocher, elle tenait à la main un morceau de bois d’épave ramassé on ne sait où, un stupide bois d’épave, qu’elle examinait captivée et ébaubie. Elle s’assied devant lui, dos à lui sur son rocher, entre ses jambes écartées et il l’enveloppa de ses bras pour contrer la brise quand même fraîche de cette nuit d’été. Lui présentant son trésor de bois : “Ne vois-tu pas les deux enfants qui s’aiment”, questionna-t-elle, “les vois-tu comme moi?” Il avait beau scruter et examiner, plisser les yeux, les écarquiller, les frotter, frustrer et frustrer encore, aucune image ne venait. Qu’un stupide bois d’épave avec quatre pattes, un dessus en forme d’ogive, noué et craquelé à souhait. “Ne vois-tu pas les deux enfants qui s’aiment?”, insistait-elle encore et encore. Il vit une énorme molaire, une tête de shtroumpf, il en vit bien des choses mais jamais il ne vit les deux enfants, blâmant en son esprit un nuage passant devant la lune affaiblissant l’éclairage mais aussi la petite grenouille bleue évidemment.

Et l’immobilité de leurs carcasses dura le temps que la folie d’amour ne les rattrape. Dès que leurs corps entraient en contact, leurs coeurs se mettaient à battre sur un insoutenable rythme et des hordes de fourmis envahissaient leurs sangs. Avant que son coeur ne se gonfle au point de lui sortir de la poitrine, il releva délicatement la chevelure qui cachait sa belle nuque toute blanche, il déposa du bout des lèvres quelques douces caresses sur la chair ainsi offerte et il sentit la nuque accuser réception de la caresse de ses lèvres enflammées en faisant surgir promptement une chair de poule rugueuse et piquante. Le stupide bois d’épave quitta sa main et dans le grondement du remous, elle poussa fort son dos contre sa poitrine lui offrant de sa nuque tout le riche parfum et elle ferma les yeux et son corps se débarassa lentement de toutes ses tensions. Et toutes choses trouvèrent naturellement leur place et leur chaleur soudain unie dans la folie du moment défiait affrontément la froidure du vent, la dureté du roc, la rage de l’eau, le cri du torrent, l’éternité du grand-remous.

l'éternité

Comme un rabat-joie de première classe, le klaxon de l’autocar les ramena brutalement sur la planète terre.

Le long de la 117 dans le parc de La Vérendrye, sur les parois rocheuses, des initiales souventes fois gravées ou peintes deux par deux, des prénoms, des coeurs et des flèches, des chiffres pour des années, le temps qui est, le temps qui passe, le temps qui fût. Sur les arbres, les bancs, la pierre, de tout temps les amoureux ont laissé des traces de leur histoire. Cela donne à l’imagination du passant le plaisir de deviner bien des histoires qui sont mortes et enterrées depuis belle lurette. Les âmes immortelles des amoureux rôdent toujours pas tellement loin de ces marques, on peut parfois les sentir. Mais bien d’autres ont pris des chemins différents et trouvé d’autres compagnons de route ailleurs et parcouru leur propre destin sous d’autres cieux. Des décennies peuvent s’écouler, mais des siècles ne sauraient effacer les puissants instants et les sentiments profonds qui furent jadis et qui unirent les êtres pour un moment et rien ne devrait nous soustraire à la joie de leur offrir de temps à autres une forme ou une autre de souvenir, de célébration.

Une grossière erreur de croire que tout est derrière soi. Tout est en nous et c’est une bénédiction qu’il faut chérir. Comme la mère qui peut adorer autant d’enfants qu’elle en enfantera, nous aurons la grâce de garder en nous toutes ces amours passées sans rien enlever aux êtres alentour, tant soit-il que l’ingratitude, la haine ou le regret ne nous possèdent pas.

La mémoire du coeur affolé qui voulait nous sortir du torse à la seule pensée de l’autre a sculpté les personnes que nous sommes devenues et a versé dans nos vies la partie qui fait qu’elles sont pleines et entières, prêtes à être offertes à d’autres sans rien demander en échange.

Automne 1973

Comment, pourquoi, allez savoir. Le stupide bois d’épave a tout de même fait le chemin du retour, gravé de leurs initiales et du chiffre 73 sur une des quatre pattes. Elle avait pensé à le ramasser en se précipitant vers l’autocar et le lui avait laissé pour qu’il puisse plus tard s’amuser à trouver les deux enfants, disait-elle, et il l’a ramené et l’a conservé depuis. Comme un cromagnon, c’est lui qui fit la gravure au canif du L et du C entrelacés et du 73, sans vraiment y réfléchir, comme pour les éterniser dans ce stupide bois d’épave, pensait-il naïvement. LC_canif_G

Mais l’éternité peut parfois se faire décevante et brève. Les emportements passionnés des jeunes coeurs ne sont hélas que très rarement destinés à l’éternité. Embrasser toute une vie sans filet à quinze ou seize ans est une tâche titanesque et lorsqu’on ne sait pas vraiment qui on est, où l’on s’en va, c’est quasi impossible de le faire à deux. Comme pour les plus terribles des feux de forêt, le premier orage aura tôt fait de réduire en cendres fumantes les plus chaudes passions du coeur.

Parce que c’est comme ça. Parce que c’est ça l’Afrique.

Un printemps, tout un été et un automne, la passion les a transportés comme deux enfants devenus plus grands que des hommes, ils se sont aimés en fous, comme des fous, en brûlant tout derrière eux. Un orage de novembre, glacial et soudain vint faire d’eux des êtres épuisés, rassasiés l’un de l’autre, un long moment gisant immobiles et refroidis, sans méchants ni coupables. Juste deux peines immenses, aussi immenses que l’amour qui les a précédées et qui les suivra toujours.

Plus de quatre décennies depuis, presque cinquante années de silence radio les séparent, pas de son, pas d’image. Et un océan. Et tout ce temps écoulé leur écrit lentement mais sûrement le seul épilogue possible, celui qui nous guette tous en ricanant.

Nos-coeurs

Hiver 2017

Il cherchait à tâtons un truc quelconque sous l’escalier du sous-sol, un cagibi encombré et mal éclairé. Le stupide bois d’épave était là affairé à y ramasser la poussière depuis des lunes, sur un travers de la charpente à nu, les quatre pattes par en bas. Dès qu’il le vit, le temps s’est arrêté un petit moment. Il prit ce temps pour asseoir sa vieille carcasse soudainement envahie par le picotement des fourmis sur une boîte de carton pleine de livres. Comme un vieux disque qui rejoue inlassablement le même air mélancolique, ceci s’était produit tellement de fois au fil des années en divers endroits, d’autres rencontres inopinées avec le stupide bois d’épave au fil des ans. Cette fois-ci cependant, la pénombre du cagibi et sa vue maintenant affaiblie l’empêchaient de se prêter au petit jeu qu’elle lui avait légué, qu’il avait souventes fois joué le vague à l’âme mais qu’il n’avait toujours pas résolu. Il prit le stupide bois d’épave à deux mains et ferma ses yeux.

Dans la pénombre du cagibi, son coeur se gonfla dans sa poitrine, le grondement du grand remous monta à ses oreilles et l’embrun vint toucher ses joues et il gardait toujours les yeux fermés, du plus fort qu’il pouvait pour stopper le torrent mais aussi pour garder ce moment bien vivant. Et il sentit partout sur sa poitrine serrée la chaleur de son dos, sur ses lèvres le goût de sa belle nuque blanche et il m’a bien juré sur sa vie que cette fois-là il les a vus.

Deux enfants qui s’aimaient comme deux vrais fous devant le grand remous.

Flying Bum

pieds-ailes

12 réflexions sur “Le grand remous

  1. Respect!! Les larmes me montent aux yeux en lisant ce texte qui me heurte en pleine face je ne sais pourquoi et qui me laisse des plus songeurs devant ce que j’étais et ce que je suis devenu. Qu’une vague si puissante d.émotion me submerge m’amène à penser que j’ai effectivement rencontré des personnes remarquablement douées auxquelles je n’ai jamais fait part de mes sentiments.
    Long live the flying bum !

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  2. Très beau texte poignant, frérot. Un texte de re-connaissance. Je n’ai pas versé de larmes, mais quelque chose me labourait le ventre pendant que je lisais. Quelque chose comme « Une grossière erreur de croire que tout est derrière soi. Tout est en nous et c’est une bénédiction qu’il faut chérir ». Nos amours passés, juvéniles et adultes, nous ont façonnés et sont effectivement un trésor à chérir. Et même à partager avec nos amours présentes et à venir.

    Aimé par 1 personne

  3. Wow! Encore une fois, un très beau texte. Une belle histoire bien racontée, bien écrite.Tout cet univers sous silence que tu nous amènes à découvrir: notre histoire, nos amours, notre jeunesse, nos souvenirs. Ça me touche à quelque part comme à la nostalgie, non pas celle qui rend triste, mais celle qui nous rappelle, avec plus de conscience et de clarté, notre expérience de vie.You make my day. Merci Luc!

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  4. Comment te remercier pour ce voyage dans ton âme, dans nos souvenirs. Je pleure encore car elle me manque aussi, comme un chagrin d’amitié . Cette période de ma vie est l’ancrage le plus puissant , le plus générateur de bonheur et de folie….merci

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  5. Merci Suzanne pour tes bons mots. Beaucoup d’allégories dans cette création littéraire et le recherchiste de la précision des faits qui est en moi est un être très paresseux, mais la mission que je m’étais donnée était davantage de parler des émotions qui voyagent dans le temps à travers nos souvenirs, les images que l’on conserve et qui partent un temps, qui reviennent heureusement, notre vision de ces images qui se transforment dans le temps, et ce foutu temps sur lequel toute prise nous échappe. Là est la source du grand vertige.

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  6. Pis moi j’te lis un samedi soir, la veille d’un départ, ou d’un retour, j’sais pas trop comment appeler ça.

    Un beau texte, un beau moment. Qui résonne. J’me suis revue, entre autres, sans doute au même âge, un soir d’hiver de fin de semaine, en route vers St-Jean de Matha au chalet de ma chum Manon, ou de ses parents plutôt, avec un mini rêve de tangerine… je me souviens de sourire dans le char pis de lever les épaules avant d’y faire prendre la route de ma bouche en me disant que p’tit de même, ça se peut pas… Mais oh… que ça se pouvait…
    C’est un don que t’as de naviguer comme ça dans la nostalgie avec autant de tendresse.

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