Quand le bum fabule comme LaFontaine

Sur un bloc erratique deux bêtes vautrées

Sous un soleil de novembre déboussolé

L’astre du jour s’était trompé de calendrier

Et réchauffait la haute pierre comme en mai

Deux beaux coyotes énormes entre tous

Observaient en bas sur le tapis d’humus

La hase trop tôt blanchie prise de frousse

Bien avant que la première neige là ne fusse

Pleurait déjà pauvre bête sa pelure grège

Suppliant le ciel de lui larguer sa neige

Sinon avant l’heure son imparable trépas

Prendrait toutes les allures d’un bon repas

Le plus gros dit je la prendrais sans gêne

Même si depuis toujours je sais une chose

Ces jours-ci sa saveur est plutôt moyenne

Sapinage ou cèdre, mélèze à moindre dose

Mais ne vous excitez pas si tôt cher ami

Même si ma tête connaît tous ses atours

Mon ventre creux n’est en pas moins épris

À son gémissement troublant je resterai sourd

Le second dit moi je ne sais rien d’elle

Dans mon pays on se sustente de riens

Poulettes grises et tristes tourterelles

Je ne sais rien d’elle son goût sera le mien

Rien que les mots des autres bêtes

Qu’un vent complice porte à mon oreille

Qu’elle court et bondit le coeur en fête

Et la sensation que sa douceur éveille

Pourquoi je la suspecte si goûteuse

Mes salives s’énervent sans pourtant savoir

Mon ventre me crie qu’elle est savoureuse

Sa chair ne saurait que mon corps émouvoir

La hase écoutait toute coite sa mise à l’enchère

N’aurait pour rien au monde voulu leur déplaire

Elle bondit au plus gros offrir sa pauvre chair

Gardant son dernier regard pour l’autre compère.

Flying Bum

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