J’ai marché là

J’ai marché là
Cette forêt-là
D’autres enfants comme moi
Nos camps dans les bois

Nos deux têtes penchées
Sur le noir miroir de l’étang
Attendant que la lune blanche
Y esquisse nos visages innocents

J’ai marché là
Cette boue-là
Où la mine d’or a déféqué
Sur mon pays à moi

Planté comme un point d’exclamation
Sur ce plat cimetière de boue grise
Où ma tête cherche encore
Le graffiti de rage à y graver

J’ai marché là
Ce sable-là
Où l’océan toujours déchire le roc
Extrémités de ce pays-là

L’exil nous réinvente une maison
Y découvre nos sanctuaires
L’endroit sacré en nous
À l’autre bout de tout

J’ai marché là
Cet immense feu-là
À la recherche d’une noirceur
Où réclamer la lumière

Dans la voûte immense
Un immense silence
Où regarder les comètes jaillir
Tel qu’elles partir s’enfuir

J’ai marché là
Ce blizzard muet là
Dans l’haleine glaciale du vent
Et le silence qu’il charrie

Je ferme les yeux
J’y entends ta voix
La prière que tu récites
Mon trouble mot à mot dedans


Flying Bum

New_pieds_ailés_pitonVert

Crédit photo : Markus Gjengaar (Unsplash.com)

12 réflexions sur “J’ai marché là

  1. J’aime le rythme qui donne oui à chacun envie de marcher pour,trouver :
    « L’exil nous réinvente une maison
    Y découvre nos sanctuaires
    L’endroit sacré en nous
    À l’autre bout de tout »
    C’est une strophe forte qui révèle sans la quintessence de notre quête.

    Aimé par 1 personne

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