Je brandis l’épée vers les nuages gris
jusqu’à ce que le ciel se fende en deux
aux secours annulés pour cause de pluie
aux ruisseaux desséchés dans tes yeux
Avaler la lie épaisse, la cracher, la vomir
j’ai déchiré ma joue dans un cruel délire
ôté l’hameçon de mes ouïes sanglantes
je t’ai remise à l’eau, encore haletante
J’ai manqué l’ivresse de tant de nouvel an
pleuré ma mère chacun de tous ces Noël
enterré sous une ville, oublié dans le vent
ce souffle froid qui éteint mes chandelles
Tue-moi lentement mais surtout transpire
ardemment sur moi attendrir mes émois
fume-moi comme dans ces petits empires
qui permettent à peu près n’importe quoi
Je n’ai plus d’ode, ni d’églogue, ni d’élégie
à mettre sous la dent de tes yeux rougis
sans printemps, sans fleurs et sans génie
la tragédie d’en crever tous deux d’envie
Flying Bum
En en-tête, Evening Wind (Vent du Soir), crayon de plomb, Edward Hopper, 1921
Bouleversant.
« Ce qu’il faut de sanglots pour un air de guitare » (Aragon) sont les premiers mots qui me sont venus après lecture de « d’envie ».
Merci, Luc!
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Merci Geneviève pour tes (toujours) beaux mots et ta fidélité.
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quand un serrement me vient
dessus le grand soleil
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Merci Caroline. Bon samedi sous le soleil.
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Magnifique, tout simplement.
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