Vent du soir

Je brandis l’épée vers les nuages gris
jusqu’à ce que le ciel se fende en deux
aux secours annulés pour cause de pluie

aux ruisseaux desséchés dans tes yeux

Avaler la lie épaisse, la cracher, la vomir
j’ai déchiré ma joue dans un cruel délire
ôté l’hameçon de mes ouïes sanglantes

je t’ai remise à l’eau, encore haletante

J’ai manqué l’ivresse de tant de nouvel an
pleuré ma mère chacun de tous ces Noël
enterré sous une ville, oublié dans le vent

ce souffle froid qui éteint mes chandelles

Tue-moi lentement mais surtout transpire
ardemment sur moi attendrir mes émois
fume-moi comme dans ces petits empires

qui permettent à peu près n’importe quoi

Je n’ai plus d’ode, ni d’églogue, ni d’élégie
à mettre sous la dent de tes yeux rougis
sans printemps, sans fleurs et sans génie

la tragédie d’en crever tous deux d’envie

 

 


Flying Bum

New_pieds_ailés_pitonVert

En en-tête, Evening Wind (Vent du Soir), crayon de plomb, Edward Hopper, 1921

5 réflexions sur “Vent du soir

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s