Pourtant j’ai du sang polonais. J’ai récemment réalisé que je ne détestais plus les cornichons dans le vinaigre. Comme la vie est espiègle. Je me suis surpris à ne pas les enlever s’ils faisaient déjà partie de la recette d’un burger du commerce par exemple, mais je ne crois pas avoir atteint le point où j’en croquerais un, fût-il frais sorti de son bocal, la ressemblance à un aquarium surpeuplé de batraciens étranges me hante, ou de demander spécifiquement à un grand chef d’en rajouter à un plat quelconque, à l’exception peut-être des jours qui nécessitent un geste particulier pour m’extraire de l’insignifiance de l’existence et qui demandent à se démarquer des hiers et des lendemains en tout point semblables, cette différence fût-elle si mince, verte, gorgée de vinaigre ou tranchée finement. Lorsque je serai à un cornichon près d’en finir, j’en croquerai un. Goulûment.
Flying Bum
Publié dans le cadre du défi Flash Fiction du dimanche, avec pour thème cette fois-ci la nourriture, défi qui se tient chez Pandora
Mauvaise affaire pour les cornichons ton changement de goût !
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