Et je regarde passer les bateaux

Juste avant, en bonus, ce bref poème d’Octavio Paz.

« Je suis un homme, peu je dure
et la nuit est énorme.

Mais je regarde vers le haut,
les étoiles écrivent.

Sans comprendre je comprends,
je suis aussi écriture,

et en cet instant même
quelqu’un m’épelle.

 

Et je regarde passer les bateaux

Au bout de la route, la grande rivière
Trois bancs de bois tournés vers l’eau
Une route bleue pour prendre la mer
Beaux pavillons de tous les eldorados

Et mon rêve les suit comme les oiseaux

Debout en songe sur leurs ponts
J’embarque vers ce bonheur étranger
Aucun bagage pour investir l’horizon
Dans le rêve et le vent m’abandonner

Et mes yeux s’ouvrent sur un vieux rafiot

Où donc irais-je dans ces grands fardiers
Quand l’équipage se meurt en captivité
Tous les rêves fuient dans leur triste sillage
Et la rouille dévore tous leurs bastingages

Et mes amours qui tomberaient à l’eau.

 


Flying Bum

New_pieds_ailés_pitonVert

En en-tête, gravure ancienne origine inconnue, Le SS Liberty, Goole-Hamburg Line

7 réflexions sur “Et je regarde passer les bateaux

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